mort réveillée ...

24 novembre 2004

Un instant d'affolement, une angoisse indiscible puis ... le noir, complet, opaque.
Un millénaire plus tard, Il me semble que tous mes sens soient aux repos, anesthésiés.
Quelques siècles passent, et c'est une sensation de froid qui m'assaille, juste cette sensation, diffuse sur tout le corps, comme si je flottais dans une mélasse glacée.
Enfin ce sont des voix, lointaines et chuchotantes, légèrement déformées.
C'est assez curieux d'entendre cela...d'autant que l'on ne voit rien.
D'ailleurs, j'essaie d'ouvrir un oeil...gnnnn ah! ça y est..
Cruelle déception : la vision est complètement trouble, je ne distingue absolument rien de reconnaissable.
Mais suis - je bête... j'oubliais que j'étais complètement myope.
Tout en se faisant cette réflexion, voilà que mon corps se met à trembler de manière totalement incontrolable!
Je sais ce qui provoque ça : c'est le froid!
Des centaines d'années plus tard, un vague bruit rauque au loin me laisse à penser que quelqu'un s'approche de moi.
"Vite une couverture !" essayais-je misérablement d'articuler...rien à faire : la langue est roide, mes lêvres tremblent autant que le reste de mon corps : j'entend à la place de la phrase voulu une sorte d'horrible gargouillis.
Ajoutez à cela une douleur sourde qui apparait sournoisement au moindre de mes gestes.
Cependant, à ma grande surprise, l'être à mes côtés semble avoir remarqué que je m'agitais bizarrement : il se rapproche, je le sens, sans pouvoir le distinguer nettement.
Je prend une grande inspiration, et je répète : "Une couverture s'il vous plait, j'ai très froid, je n'arrête pas de trembler"...
Cette fois ci, c'est mieux....haché, mais beaucoup mieux : je me suis même comprise.
La créature semble avoir compris aussi, et rapidement, je sens quelques chose qui me recouvre...
Presque instantanément, une sensation de chaleur commence à m'apaiser, mes tremblements se font moins violents...du coup je souffre moins.
"On" m'emmène dans une autre pièce, et je suis installée plus confortablement...
Les années passent, je refais surface, et j'ouvre à nouveau les yeux : murs blancs, sol blanc...petite tablette blanche...
Ok.
Je suis vivante.