adagio ...

Qui ne s'est jamais senti envahi par la musique? Qui n'a jamais connu le frisson ultime que l'on ressent, à l'écoute d'un accord parfait, fort de sa symbolique et de son émotion.
J'écoutais pour la n-ième fois l'adagio, précédent la fugue du stabat mater de scarlatti.
Et pour la n-ième fois, mes larmes coulaient, expression ultime d'une émotion que je ne pouvais contrôler. Est ce simplement le souvenir de ce concert, ou la véritable émotion pur qui en ressortait? je l'ignore encore.
Toujours est-il que ce jour là, devant plus de 500 spectateurs, l'émotion était à son comble, et pour une raison que je ne m'explique pas, j'ai failli défaillir.
Les larmes coulaient alors que ces voix d'hommes et de femmes chantaient le désespoir d'une mère. La puissance des ces voix, et de la mienne, me faisaient trembler, vibrer à l'unisson du tempo.
L'adagio terminé, nous entamions la fugue...puissante, complexe, extraordinaire de richesse.
J'ai cru que mon souffle allait se couper, la salle était emplie des ces ondes sonores nous transperçant, transcendant notre émotion en son. Les spectateurs étaient médusés, et moi je vibrais, vivais comme jamais auparavant.
Puis ...vînt la fin. Il y eut un bref silence, comme pour prolonger l'instant de ce bonheur vif, intense...charnel.
Un tonnerre d'applaudissement surgit juste après. Je pleurais.

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MODERATO CANTABILE